Savoir-faire

Mayotte, ses couleurs, ses us et ses coutumes vous intriguent, nous tâcherons de répondre à vos interrogations !

Caribou Suihilini - Soyez les bienvenus dans le Sud !

Cuisine traditionnelle

Cuisson de la pâtisserie locale Zalbiya/Crédit photo CCSud

La cuisine mahoraise, un réel patrimoine...

Elle se déploie sous différents angles. Les recettes se transmettent de génération en génération. Des influences extérieures viennent également y apposer leur signature. Les plats se modernise parfois. De ce répertoire culinaire, se distinguent le quotidien et les occasions particulières. Non seulement les quantités varient mais les mets également. Le régime alimentaire mahorais est dicté par l’organisation sociale et dernièrement, par les catégories socio-professionnelles.

Il y a encore peu de temps de cela, le petit-déjeuner était constitué des restes du soir ou de friture de bananes vertes ou mures, de maniocs et ou de fruit à pain, ainsi qu’une infusion ou une soupe chaude [riz cargo (plus nutritif), farine de riz, farine de manioc ou de la maïzena]. Pour les familles qui pouvaient se le permettre, du poisson ou des morceaux de poulets frits enrichissaient le menu.

La cuisine locale reste ordinairement très féminisée, entre secrets épicés et obligations familiales. Même si dans le monde, les plus grands Chefs sont des hommes récemment seulement nos hommes Mahorais se sont publiquement ouverts à la cuisine (ex. Chef Andjizi Daroueche). En dehors des célébrations communautaires qui nécessitent la préparation du Kangué (exclusivement masculine), les rares messieurs qui cuisinent le faisaient discrètement chez eux, l'organisation sociétale mahoraise étant régie ainsi.

Féliki Mafana (brèdes mafana), plantes comestibles/Crédit photo CCSud
Cuisson du fo'nhou fo'nhou/Crédit photo CCSud

La gastronomie mahoraise est expressive...

Les saveurs sucrés et salés se mélangeaient sans nulle importance. Les familles étant nombreuses et les travaux de champs rudes, le but est d’en nourrir efficacement les membres afin de subvenir au quotidien. Malgré le fait que les habitudes alimentaires des jeunes évoluent au même titre que la souche sociale, la population locale garde tout de même les marques de ce régime. Ainsi les plats se conforment à un rituel journalier :

Le riz et légumineux exotiques sont les seuls accompagnements traditionnels. Les plantes comestibles servent elles-mêmes de plat de résistance. Malgré leur profusion et la diversité des plats, une mère de famille cherche avant tout à atténuer ses tâches ménagères. Les habitudes alimentaires traditionnelles la confortent ainsi, en rendant la préparation culinaire quotidienne plutôt efficace que recherchée. Cette pratique coutumière explique la consommation courante des mêmes plats pour la population locale. Les mets plus recherchés se cuisinent en des occasions spéciales ou un peu plus quotidiennement par les familles ayant un meilleur confort de vie. Ainsi, ces familles cherchent à rendre leur régime alimentaire à la fois goûteux et emprunt aux traditions et influences extérieurs. Par ailleurs, pour le déjeuner, des tubercules (manioc, igname, songe, rarement patate douce), banane, fruit à pain ; bouillis (Batabata) ou frits, accompagnent le plat du midi. C'est généralement au déjeuner que se consomme viande ou poisson. Autrefois séchés puis grillés (mouskita et madreingni), aujourd'hui ces aliments sont pochés, cuits en cocotte (kwadza)... Parfois, ils sont épicés selon diverses recettes (sauce, kouhanganha, matsangou...), se cuisine au lait de coco ou se présentent éventuellement sous forme de bouillon dont le plus populaire est le Kakamoukou.

Citrouille au coco/Crédit photo CCSud

D’autres mets se consomment au déjeuner, à la place du traditionnel Batabata accompagné de sa viande. Ces derniers se présentent sous forme de ragoût. S’y répertorie le Mtsolola et sa variante qu’est le Didi. Des proches recettes aux cocos existent également. Il s’agit du Hountsi an voininhou avec ses variétés diverses (Mavondro an voininhou, Majimbi an voininhou, Mouhogou an ambatri ou Antsassaka an voininhou).

Des mets plus rares (Mouhogou piki), parfois moins populaires (Rouba rouba) se rapprochent du Hounsti an ambatri et se réalisent à base de lait de coco. Ils ont aussi la particularité d'être très consistants, le second par exemple très propice pour nourrir les jeunes enfants.

C'était l'occasion pour le Sud de vous faire goûter à la majorité de ces plats lors du Salon du Tourisme et des Loisirs de Mayotte 2019 ! Pour déguster les plats locaux n'hésitez pas à contacter nos restaurateurs et associations (cf. Se restaurer).

Cuisson de la pâtisserie locale Bamkora/Crédit photo CCSud

Des constructions et des hommes

Banga à M'Bouini/Crédit photo CCSud

A partir de 1977, s’opère des travaux sur l’habitat Mahorais à l’initiative de Jacques Maurice [premier directeur de la Direction départementale de l'équipement (aujourd'hui DEAL)] - (BRESLAR Jon, [1979], Habitat mahorais t.1, Une perspective ethnologique ; CHATAIN Bernard & CHEYSSIAL, Léon Attila, s.d. [1980] Habitat mahorais, t.2, Etude analytique et perspectives ; M. BESOMBES, Michel, PERROT, Pierre-Henri, 1982, Habitat mahorais t. 3, Bilan des premières réalisations) .

S’agissant de travaux de rénovation portés sur l'habitat précaire, les recherches mobilisent donc des acteurs d’horizons variés dont l’ethnologue Jon Breslar ou l’architecte A. Cheyssial. Ces derniers ont apporté des connaissances considérables sur l’organisation des espaces habités (occupation et signification sociales), suivi de décennies plus tard d’autres équipes pluridisciplinaires. C’est ainsi que les villages actuels, notamment un tiers de ceux de Grande Terre, disposent d'un premier fonds documentaire, réalisés sous la conduite de Michel Charpentier et l'Ecole d'architecture de Montpellier-La Réunion en 2010. Cette étude complémentaire à l’étude ethnographique, bien que non publiée, porterait essentiellement sur l’« urbanisme ». Elle traite notamment de la répartition des espaces publics et privés, de leurs fonctions, des techniques de construction, de la typo-morphologie de l'habitat, des ornements d’usage, etc.

Banga à Kani-Kéli/Crédit photo CCSud

Le Banga, la case "écologique" et sociale en matériaux périssables

Bien que la démocratisation des constructions en dure débute il y a une quarantaine d’année seulement, des vestiges d'habitat plus ou moins ancien sont aujourd’hui potentiellement intéressant pour être conservés [cf. Archives Départementales et Musée de Mayotte (MuMa)]. A l'heure actuelle, le mode de construction en matériaux périssables des maisons familiales a disparu à Mayotte, seules les quelques rares banga de jeunes sont encore édifiés en employant certaine de ces technicités. D'ailleurs, la plus part de ces banga ont aussi perdu leur première fonction sociale (logement communautaire d'adolescents). Le banga voit sa première fonction évoluée (il devient avant tout un lieu de rencontres pour une même classe d'âge) ou affecté à un autre usage (construction d'un banga comme espace muséal, lieu de vente et d'exposition...). De nos jours, des matériaux, plus diffus, devenus moins coûteux pour la population (pierre, brique, bois, tôle, parpaing, etc.), servent pour les constructions de manière générale.

Le MuMa en sa qualité de vitrine des patrimoines de Mayotte met en lumière ces richesses au travers d'exposition, d'études matérielles des villages traditionnels... D'autres institutions patrimoniales dont les services du Département (DCP, ADM...) et de la Préfecture (DRAC) ou encore les nouveaux services culturels des mairies tentent de populariser ces patrimoines en les rendant accessibles aux nouvelles générations et aux publics extérieurs. Ces initiatives parfois "timides" participent à la mise en lumière des patrimoines culturels matériels et immatériels de Mayotte tout en valorisant auprès des anciennes générations, les vestiges de leur passé. Dans le cadre de vos balades, vous pouvez notamment apercevoir des barrières de cour en feuilles de coco tressé (mtsévi), des clôtures faites d’alignement de pieds de jatropha...

C'est aussi via le tourisme que se valorisent ces techniques locales [cabanon en terre et végétaux, barrières en feuilles de palmier tressée (mavan'hati, bourou..)] mélangées à des techniques plus modernes (cf. établissements hôteliers et de restauration).

Orfèvrerie

L’orfèvrerie mahoraise se reconnait à ses motifs parfois géométriques mais surtout floraux avec prédominance de fleurs d’ylang-ylang, un des symboles de l'île. Les bijoux provenant des ateliers les plus traditionnels se remarquent par la couleur rougeâtre de l’or utilisé. Ce dernier, cuivré et bon marché, est nettement plus facile à travailler manuellement. Mayotte ne possédant pas de gisements de minéraux précieux, la matière première vient ordinairement de Madagascar ou parfois d’Afrique et d’Inde. Elle se présente généralement sous forme de grandes pièces de monnaie en or ou en argent (pawouni), fondue par la suite pour les besoins de fabrication.

Broche artisanale en or/Crédit photo CCSud

Les bijoux traditionnels se notifient aussi par leur forme imposante, très appréciée par les femmes mahoraises. La plupart d’entre eux, notamment les bagues, sont sertis non pas de pierres précieuses mais de cristaux de verres nettement plus abordables financièrement. La qualité des bijoux traditionnels réside davantage dans la dextérité des artisans et de leur savoir-faire ; savoir-faire détenu par très peu d’individus. Il est transmis de père en fils et donne lieu à un travail de finesse malgré le peu d'outils de fabrication utilisé. Autre aspect intéressant, les bijoux traditionnels sont fonctionnels et marquent une différenciation sociale et générationnelle : c'est le cas des parures, des peignes sertis d'or ou encore le bijou de hanche (secret d’alcôve), sont uniquement portés par les femmes mariées...


En attendant de visiter leurs ateliers, nos artisans du Sud sont à votre écoute pour tout achats de bijoux artisanaux (cf. Saïndou Abassi, Artisan bijoutier, 6 rue de la maternité du Sud ou Ville de Chirongui-artisan bijoutier de M'ramadoudou).

Pour vous procurer les bijoux de hanches (perles en plastique colorées), les artisanes de l'Ecomusée de M'zouasia sont à votre disposition. Elles peuvent aussi vous orienter vers d'autres mama artisanes dans la commune de Bouéni.

Peigne artisanal serti d'or/Crédit photo CCSud

Broderie

La broderie sur drap plat est répandue dans des villages du Sud notamment dans la commune de Bouéni. A Mayotte, on s’inspire beaucoup de la broderie malgache notamment pour ce qui est du Ressélé, système essentiellement porté sur les rideaux de coton. Ces derniers sont donc ajourés et brodés sur le contour. Sur l'île la broderie s’articule sous plusieurs formes, du Jour Karani au Jour Vazaha beaucoup moins répandus de nos jours, en passant par le Pétacoufé et Pétadamba. Celui-ci consiste en la découpe de plusieurs patrons en tissu, de couleurs vives, brodés sur un drap plat uni.

Broderie locale/Crédit photo CCSud

Le terme même décrit le style de broderie dont il s’agit : damba ou lamba signifie tissu ou habillement en malgache et peta viendrait de mpétaka, signifiant accolé ou se poser délicatement. Le Pétacoufé quant à lui relève de l’usage direct de fils grossier de couleurs sur un fond large usuellement en coton et de ton blanc. L’empreinte de Madagascar est indubitable, néanmoins, la broderie mahoraise se démarquent de par la récurrence des motifs floraux et géométriques. Sur la Grande île, la broderie portraiture grandement les scènes quotidiennes.

Cet art, bien que fastidieux, reste un véritable délassement pour des mères de famille perpétuellement actives. La broderie s'effectue ordinairement entre voisines ou classe générationnelle sur les vérandas, au grès d'innombrables discussions...

Pour tout achat de broderie artisanale, veuillez vous adresser aux artisanes de l'Ecomusée de M'zouasia ou vous mettre en relation avec la mairie de Bouéni pour plus de choix.

Broderie locale/Crédit photo CCSud

Pour nous aider à améliorer les services de la Communauté de Communes du Sud, nous invitons toute personne ressource à nous contacter si des sites, vestiges historiques ou trésors patrimoniaux sont cachés non loin de chez vous ! Nos partenaires (Services Culturels des 4 mairies du Sud), le Musée de Mayotte (MuMa), les services culturels de la Préfecture (DRAC) et du Département (DCP + ADM) peuvent vous aider à préserver nos richesses (cf. coordonnées ci-dessous).



Préparation de repas communautaire/Crédit photo CCSud

N'hésitez pas à nous faire part de toute remarque susceptible d'améliorer le site internet définitif dédié au Tourisme dans le Sud.

A terme, nous vous solliciterons pour constituer une banque d'images propre au Sud ou pour la publication journalière de photos phares.

Les horaires d'ouverture physique du service Tourisme de la CCSud sont actuellement impactés par la crise sanitaire Covid-19, merci de nous contacter au préalable avant tout déplacement.

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Tel : 0639 67 58 47 | 0639 28 40 28

E-mail : tourisme@ccsud.yt


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